Grâce au travail de restauration entrepris par Ananias Léki Dago, 34 tirages qui racontent l’Abidjan des années 1970 viennent d’entrer au musée du Quai Branly.
C’est un travail de mémoire important que réalise Ananias Léki Dago et que vient de soutenir le musée du Quai Branly, à Paris. Depuis dix ans, le photographe ivoirien a entrepris de sauver de la poussière et de l’oubli l’œuvre de son aîné Paul Kodjo. Né en 1939 dans la forêt du Banco, à Abidjan, d’un père ivoirien et d’une mère ghanéenne, celui qui deviendra dans les années 1960 l’un des premiers photographes de Côte d’Ivoire n’a jamais conservé ni archivé ses clichés. Tout juste avait-il abandonné au fond d’une malle quelque 30 000 négatifs qu’il a remis à Ananias Léki Dago en 2008.
Depuis la fin de sa carrière, dans les années 1990, et son installation au Ghana – où il a grandi auprès de sa grand-mère maternelle après le décès de sa mère lorsqu’il n’avait que 5 ans –, le temps, les insectes, l’humidité ont fait leur œuvre, détériorant toujours un peu plus le souvenir du « miracle ivoirien » des années 1970. « J’ai pu sauver à peine 10 % de ce qu’il m’a confié », explique Ananias Léki Dago, qui a entrepris un long et fastidieux travail de restauration qui a fini par payer.
En effet, le musée du Quai Branly, alerté par Ananias Léki Dago lui-même sur la nécessité de sauver ce patrimoine ivoirien, a fait produire le tirage de 34 photographies qu’il a acquises fin avril.
Article de Séverine Kodjo-Grandvaux (contributrice Le Monde Afrique) – LE MONDE du 17 Mai 2018
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