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Art héraldique : La science des blasons

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Dernière mise à jour : 7 déc. 2018


Les armoiries sont des emblèmes en couleurs représentant des nations, des provinces, des villes, des familles appartenant ou non à la noblesse.

La science et l’étude de ces symboles, blasons et armoiries s’appelle l’héraldique.

Ce petit résumé a pour but d’avoir un aperçu succinct des principales règles de l’héraldique et n’a pas la prétention d’éclairer tous les aspects de l’histoire, de l’art et de la science du blason. Son but est de partager quelques connaissances, d’éveiller la curiosité du lecteur qui pourra alors se diriger vers des ouvrages plus spécialisés.


Les armoiries : symboles de la souveraineté des nations

L’idée de nation et de souveraineté nationale s’incarne à travers différents symboles incontournables comme le drapeau, l’hymne national et les armoiries.

Le drapeau est le premier signe de reconnaissance nationale avec l’hymne national qui est le symbole le plus fort pour une nation, car il est souvent lié à la naissance de l’état ou à son indépendance.

Ces symboles sont complétés par les armoiries de chaque nation, emblèmes et signes particuliers distinguant les peuples et incarnant l’autorité de l’état car il est représenté dans tous les documents officiels. Ces armoiries s’appuient généralement sur une devise nationale derrière laquelle le peuple peut s’identifier.


Bref historique de l’héraldique

L’origine vient du système féodal du Moyen-Age. Le mot héraldique est dérivé du mot héraut. Le héraut d’arme était au service du seigneur. C’était un messager qui avait pour fonction de porter le message du seigneur, de déclarer les guerres et d’organiser les tournois.

Cette science s’est développée sur les champs de bataille du moyen-âge en fonction des impératifs pratiques d’ordre militaire de l’époque. Les chevaliers, pour distinguer leurs équipements militaires, faisaient peindre sur la grande surface de leurs boucliers leurs signes distinctifs ainsi que sur les bannières.


Tournoi 1 : Blasons et Armoiries / Booking International - Tournoi2 : Jean de Croÿ – Grand Armorial équestre de la Toison d’Or – Flandres / BNF


La confusion a été souvent faite en associant noblesse et port d’armoiries. Cette confusion prend son origine au moment de la Révolution Française lorsque l’Assemblée Constituante a supprimé les armoiries en même temps que la noblesse, les titres, etc.

Or de tous temps, toutes les corporations de marchands, artisans, institutions et administrations avaient des armoiries et des blasons (voir l’encyclopédie Diderot d’Alembert qui répertorie des blasons de chaque corps de métier).


Sources Image Corporation : Corporation de la Ville de Liège / www.passion-histoire.net

Pourtant avec l’héraldique nouvelle, les armoiries sont partout, sur des marques alimentaires, des produits, des objets, des monuments.


Règles et langage de l’héraldique (du blason)

La science de l’héraldique est devenue dorénavant un art. Elle est soumise à un ensemble de règles spécifiques, simples et logiques qui sont celles du blason et de la couleur utilisée sur ceux-ci.

L’héraldique a également son propre langage afin de pouvoir décrire le blason sans le support du dessin. C’est un vocabulaire particulier qui contribue à son charme.


Les quatre mots principaux de l’héraldique

L’ECU : bouclier servant de support à toute figuration.

LE BLASON : dessin des armes inscrites dans la forme de l’écu.

LES ARMES : différents emblèmes héraldiques décorant l’écu, la bannière, les vêtements, sans être nécessairement dans la forme de l’écu.

LES ARMOIRIES : ensemble de ces éléments à savoir l’écu avec le timbre, le support, le collier, la devise.

Image armoiries de la Ville de Lyon


L’usage des couleurs

Les couleurs représentées sur un écu sont en nombre limité. Son usage est codifié et chaque couleur porte un nom spécifique dans la langue héraldique.

Les couleurs sont réparties en deux groupes :

Les EMAUX : au nombre de six

Rouge = gueules

Noir =sables

Bleu = azur

Vert = sinople

Violet-Gris = pourpre

Orange

Les METAUX : au nombre de deux.

Jaune = or

Blanc = argent


La règle interdit de superposer deux couleurs du même groupe. Cette règle a été empruntée aux bannières probablement pour une question de lisibilité lors de combats.


Les fourrures

Aux émaux et aux métaux s’ajoutent des fourrures au nombre de deux

L’HERMINE : fond d’argent avec mouchetures de sable

Le VAIR : représentation stylisée d’une fourrure portée au Moyen-Age faite de dos et de ventres d’écureuil alternés.

Les blasons et armoiries peuvent aussi être représentés en noir et banc par des hachures (voir image couleurs)


Les différentes formes d’écus et leur partition

Les écus peuvent prendre diverses formes selon les pays ou selon le sexe (homme ou femme). Ils sont de forme ovale pour les femmes mariées et en losanges pour les damoiselles.

La forme la plus utilisée est l’écu français moderne



ImageFormesEcu : Larousse pour tous blasons, Tome 1

Ces écus peuvent se diviser régulièrement en plusieurs formes géométriques. En voici les principaux.



La symbolique et la représentation d’ornements et symboles

Différents ornements peuvent être représentés sur un blason.


Les motifs et objets

Peuvent être représentés les astres (soleil, croissant, étoiles, etc.), les végétaux (rose, chêne, tilleul, trèfle, quintefeuille, gerbe, palme, olivier, rose, etc.), les minéraux (monts, rochers, diamant, corail, etc.), les objets divers (couronnes, ancre, marteau, épée, hallebarde, hache, clé, fer à cheval, roue, etc.), le corps humain (main, cœur, tête de more, etc.).

Cette représentation doit néanmoins être toujours effectuée selon des règles précises.


Les animaux

Ils peuvent être divers et variés (classiques, fabuleux). Leur représentation et leur position reste très particulière dans l’héraldique. On les appelle les figures.

Ils doivent toujours être de profil, les quatre pattes bien séparées l’une de l’autre.

Un langage héraldique s’applique pour leur représentation et leur position. Ils peuvent être dits « adossés » ou « affrontés » selon leur position par rapport à l’écu.


Voici d’autres exemples significatifs :

Armé : pour les griffes

Lampassé : pour la langue

Morné : si sans langue, sans dents, sans griffes

Diffamé : sans queue

En repos : si couché tête haute

Paissant : si arrêté tête basse

Passant : position du léopard

Courant : si il est au galop

Arrachée : pour une tête sans corps et de profil

Rencontre : si l’animal est de face


Les animaux les plus représentés dans l’héraldique sont le lion et l’aigle

Le lion

Il est l’animal dont l’ornement le plus fréquemment utilisé. Il symbole le courage, la protection et la clémence. Le lion est représenté dressé sur une patte arrière les trois autres tendues, avec des griffes de gueule (lorsque le lion ou l’animal est représenté sans les griffes de gueule, cela signifiait que le seigneur ou la famille avait été déchu).


L’aigle

L’aigle symbolise l’Empire. Il a symbolisé l’empire romain, les Tsars, l’empire germanique.

Il est représenté ailes déployées, pattes écartées et la queue en faisceau de plumes décoratives.


Les animaux fantastiques ou fabuleux en support

On en trouve selon les armoiries des pays.

Voici les principaux.

Le griffon : corps de lion avec la tête, les ailes et les pattes d’aigle


Image Griffon : héraldie.blogspot.com


Le phénix : aigle dans et au-dessus des flammes



Le dragon : reptile avec écailles, langue fourchue, pattes d’aigle, ailes de chauve-souris, queue

Centaure : corps de cheval, tête et torse d’homme

Harpie : corps de lion, tête et poitrine de femme

Hydre : dragon à sept têtes

Sirène : femme au corps de poisson à partir du ventre

Sphinx : corps de lion ailé au visage humain

Licorne : cheval à queue de lion pattes de cerf, corne au front


Les ornements extérieurs

L’écu de certaines familles régnantes et grandes nations est souvent accompagné d’ornements extérieurs, signes distinctifs de leur rang et différentes distinctions. Ces ornements s’appellent les timbres, les colliers, les supports et les devises.

Le timbre

Il se place sur l’écu. Les plus anciens représentaient le heaume du seigneur surmonté de son cimier qui reproduisait le blason. Cela donnait souvent une accumulation un peu fantaisiste de couronnes, animaux et symboles divers.



Les colliers

Il symbolise en général un ordre chevaleresque ou national. Il est situé tout autour de l’écu.

Les supports

Ce sont les animaux, êtres humains ou autres symboles se tenant à droite (dextre) ou à gauche (senestre) de l’écu. On les appelle les figures s’il s’agit d’animaux, de tenants pour la représentation d’êtres humains et de soutiens si ce sont des plantes ou tout autre objet.

Les devises

Elles sont symbolisées par une banderole sur laquelle est inscrite la devise de la nation, de la famille. Cette devise est généralement située sous l’écu ou au-dessus du cimier.


L’héraldique reste un art vivant depuis des siècles. Avec le temps, les différentes applications d’utilisation des armoiries n’ont connu aucune limite en termes d’imagination (reproduction sur du mobilier, produits de sociétés commerciales, assiettes, des pièces d’argenterie, chevalières et autres objets personnels) ce qui en fait toute leur beauté et richesse d’ornements.


 

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